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Sous le soleil de la Côte d’Azur, la Honda Prelude fait son grand retour

27 octobre 2025

Ecrit par Mattia Cuccu

J'adore conduire des voitures pour le plaisir, c'est pourquoi j'ai fondé ce magazine digital en 2023 avec mon ami Mattia Ceccarelli. Porsche et Ferrari font les meilleures voitures du monde (bientôt en essai ici). J'aime les voitures bien conçues et surtout qui procurent de l'émotion.

Vingt-cinq ans après sa disparition, la Honda Prelude renaît. Et c’est sous le ciel bleu de Nice, à l’occasion des journées presse européennes, que nous avons pu la découvrir pour la première fois. Entre mer et collines, la marque japonaise a orchestré le retour de son coupé mythique avec un mélange d’élégance, d’audace et d’innovation technique.

Vol matinal vers Nice. À peine sorti de l’aéroport, l’air salin et la lumière du Sud annonçaient déjà la couleur : Honda voulait frapper fort. L’événement se tenait dans un hôtel surplombant la Méditerranée, où 15 créateurs et journalistes suisses – dont nous – attendions la révélation du modèle pour la première fois sur le sol européen.

Lors de la conférence, les responsables de la marque ont rapidement planté le décor : le retour du coupé après un quart de siècle d’absence, avec une philosophie claire — redonner le goût du plaisir de conduite à travers une technologie hybride inédite. Ici, le moteur thermique ne propulse pas directement la voiture : il agit comme une génératrice qui alimente un moteur électrique. Une approche singulière, fidèle à l’esprit d’ingénierie créatif de Honda.

Mais la véritable curiosité du jour, c’était ce fameux mode S+, une innovation qui simule une boîte de vitesses tout en maintenant la douceur d’une transmission électrique. Honda promettait la synthèse entre les sensations d’un moteur essence et la fluidité d’un véhicule électrique. De belles paroles, qu’il nous tardait de vérifier sur la route.

Voir aussi : Notre essai de la Polestar 2

Design : l’élégance d’une GT japonaise

Quand on la découvre en vrai, la Prelude impressionne par sa pureté. Elle semble taillée dans la matière, avec des surfaces pleines, presque liquides, et une ligne tendue qui se termine sur un nez plongeant. Le profil est équilibré, long sans être pesant, et la poupe évoque discrètement l’univers Porsche, notamment par ses feux horizontaux et sa largeur visuelle.

Rien d’agressif ici, juste ce qu’il faut de dynamisme. Une élégance sobre, presque intemporelle, qui renoue avec la tradition japonaise du design équilibré. Le genre de voiture qu’on regarde plus qu’on ne décrit, parce qu’elle impose un calme et une harmonie rares. Cela faisait longtemps qu’une marque généraliste n’avait pas proposé une telle carrosserie, et à l’heure des SUVs de toutes dimensions, la Prelude arrive en rappelant qu’une voiture peut aussi prétendre à sa place sans être haute sur pattes.

Avec son nez plongeant et sa ligne de toit fuyante, la Prelude est un vrai coupé.

Un intérieur à l’image de la marque : fonctionnel, sobre, efficace

À bord, la Prelude ne cherche pas à impressionner par la technologie — et c’est une excellente nouvelle. L’ambiance est certes très classique – planche horizontale, petit écran posé au-dessus, boutons sous les aérateurs, mais tout est bien pensé. Les matériaux sont de bonne qualité, les assemblages précis, et la console centrale joliment dessinée. La partie centrale de la planche de bord est recouverte d’un matériau imitant les papiers japonais, légèrement soyeux au toucher, du plus bel effet. Le numérique est présent mais discret, loin des interfaces tapageuses de certaines concurrentes.

Les sièges sont un petit chef-d’œuvre d’ingéniosité : le conducteur profite d’une assise plus ferme et de renforts latéraux renforcés, tandis que le passager bénéficie d’un confort plus moelleux. Les deux petits sièges arrière, eux, relèvent plus de la symbolique — ils dépanneront, mais ne seront jamais des places de voyage.

La position de conduite est idéale. On s’assoit bas, légèrement incliné vers l’arrière, face à un volant idéalement proportionné. Et surtout, Honda a conservé de vrais boutons sur le volant, pour les aides à la conduite, le climatiseur et les réglages de base. En 2025, c’est presque un luxe.

Classique, l’intérieur ne prend pas de risques mais n’échoue sur aucun point

Au volant : entre fluidité électrique et mécanique vivante

Sur les routes entre Nice et Cannes, la Prelude s’est révélée comme une GT accomplie, où son système hybride innovant a démontré toute sa superbe. Elle se démarre en silence, et effectue ses premiers tours de roue en électrique. En réalité, elle le fait constamment, car seul le moteur électrique est relié aux trains. En mode confort, elle glisse avec une douceur presque apaisante. Idéale en ville ou sur la promenade des Anglais, silencieuse, maniable, docile. Et lorsqu’un peu de puissance est nécessaire, ou simplement pour recharger la batterie, le 2.0l essence se réveille dans un doux ronronnement.

Dès qu’on enclenche le mode Sport, la voiture dévoile sa seconde personnalité. La direction se raffermit et devient communicative, la réponse à l’accélérateur devient instantanée, et le son du moteur se fait plus présent. La jauge de puissance présente derrière le volant se mue en compte-tours, un compte-tours réel puisqu’il affiche le régime du 2.0l. C’est là que le fameux S+ entre en scène : un bouton, deux palettes, et la magie opère. Certes, 184 chevaux semblent justes sur le papier, mais le couple est disponible immédiatement, donnant le sentiment de conduire une auto beaucoup plus performante que ce qu’elle est sur le papier.

Sur la route, la Prelude n’est pas une voiture de sport, mais elle demeure confortable, dynamique et amusante à conduire. (photo ©Honda Europe)

L’expérience est étonnante. En effet, puisque le moteur 2.0l ne sert que de génératrice, une boîte de vitesse était superflue. Mais conscients de son importance dans le plaisir et les sensations de conduite, les ingénieurs Honda ont programmé le moteur pour le faire simuler un comportement habituel lors de passages de rapports. Les palettes + et – s’utilisent comme dans une voiture classique, mais même en l’absence d’embrayage, ils donnent l’impression d’une vraie boîte : les tours montent, le moteur grogne, puis retombe brièvement avant de repartir. Les petites secousses qui accompagnent chaque changement de rapport rendent le tout crédible, presque organique. L’accélération, pourtant toujours uniquement électrique, s’en retrouve donc entre-coupée, la rendant aussi bien plus agréable. Le compte-tours affiche de véritables variations de régime, et la bande-son, bien qu’amplifiée, reste authentique — celle du bloc 2.0 thermique en action.

Ce système, c’est un coup de génie : il réintroduit le plaisir mécanique dans une voiture électrifiée, sans renier les avantages de la propulsion électrique. C’est proposer une voiture avec les avantages du thermique (sensations, son, plaisir, autonomie) et ceux de l’électrique (souplesse, puissance immédiate, efficience) sans leurs inconvénients respectifs : pas de boite de vitesse coûteuse, pas de batteries lourdes, pas de recharge nécessaire, pas de technologie onéreuse et une vraie sensation de conduite. On retrouve ce lien direct, cette interaction, ce dialogue entre le conducteur et la machine qu’aucune voiture électrique ne peut. Et c’est une vraie réussite.

Un châssis rassurant, mais pas exempt de défauts

Si la Prelude séduit par sa cohérence, elle n’est pas parfaite sur tous les points non plus. La direction, bien qu’agréable et précise, manque d’un peu de naturel. On sent une légère assistance électronique qui filtre la route, et un brin de sous-virage en conduite appuyée rappelle que les roues avant sont seules motricer, tout en donnant le sentiment que l’auto est plus lourde que ce qu’elle est réellement (1400 kg). On nous avait promis un système de vectoring permettant de resserrer les virages, mais il n’a pas été aussi impressionnant que le reste. Rien de rédhibitoire, mais cela enlève un peu de vivacité à l’ensemble et rappelle qu’il ne s’agit pas d’une voiture de sport, mais d’un coupé élégant.

Reste que la voiture inspire confiance. Elle se montre stable, rassurante, et agréable à mener. Une vraie GT, faite pour avaler les kilomètres avec sérénité. En mode Confort, la suspension absorbe tout, et on retrouve ce compromis typiquement Honda : la technique au service du plaisir, pas l’inverse.

Ses quelques imperfections de châssis sont vite oubliées au regard de son prix compétitif. (photo ©Honda Europe)

Conclusion : un retour convaincant et presque sans faute

Cette nouvelle Prelude est une réussite. Elle ne cherche pas à ressusciter le passé, mais à l’honorer. Son design est superbe, son habitacle bien pensé, et sa technologie hybride, inédite dans le segment, parvient à redonner des émotions là où beaucoup d’électrifiées échouent. En ne cherchant pas à opposer l’électrique au thermique, mais en mariant les deux de manière inversée à l’ordinaire (thermique au support de l’électrique, et pas l’inverse), Honda propose ici peut-être le mode de propulsion le plus juste.

Certes, tout n’est pas parfait : la direction pourrait être plus naturelle, le sous-virage moins accentué, et la personnalisation numérique un peu plus poussée. Mais l’ensemble est si cohérent, si bien réalisé, qu’on oublie vite ces détails.

Proposée à partir de 48’000 CHF, la Honda Prelude arrivera en Suisse en février 2026, où nous vous proposerons un nouvel essai détaillé. Et elle s’annonce déjà comme une proposition unique sur le marché : un coupé hybride qui parle au cœur autant qu’à la raison. Une voiture qui prouve qu’entre la nostalgie et l’avenir, il existe encore un présent pour les passionnés.

Merci à Honda Suisse pour l’invitation à cet événement

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