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Alpine A110 : La légèreté au service du plaisir pur

6 Juin, 2025

Ecrit parMattia Cuccu

J'adore conduire des voitures pour le plaisir, c'est pourquoi j'ai fondé ce magazine digital en 2023 avec mon ami Mattia Ceccarelli. Porsche et Ferrari font les meilleures voitures du monde (bientôt en essai ici). J'aime les voitures bien conçues et surtout qui procurent de l'émotion.

Rarement une voiture de sport moderne n’a aussi bien allié élégance, efficacité et plaisir brut de conduite. L’Alpine A110 GT, version plus confortable de la sportive française, conserve l’ADN authentique du modèle tout en ajoutant une touche de puissance et de polyvalence bienvenue. Nous avons pris le volant de cette auto avec impatience, sur les routes du Valais central pour un essai hautement attendu.

Depuis sa résurrection en 2017, l’Alpine A110 s’est imposée comme une alternative rafraîchissante dans un monde de sportives de plus en plus lourdes et surchargées de puissance. Héritière directe de la mythique berlinette des années 60, elle mise sur une approche diamétralement opposée à celle de ses concurrentes allemandes ou italiennes : légèreté, équilibre et retour à l’essentiel. Dans ce contexte, la version GT promet de marier confort et performance, en reprenant la mécanique plus radicale de la version A110 S, tout en y ajoutant des équipements plus orientés grand tourisme. Une philosophie diablement cohérente.

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Design : Une beauté intemporelle

Visuellement, l’A110 est l’une des plus belles voitures de sport du marché. Sa silhouette basse, fluide, sans excès ni agressivité, rappelle immanquablement certaines lignes de Porsche, mais conserve une identité propre. Chaque détail – des doubles optiques à l’avant à la poupe tout en rondeur, en passant par les nervures sur les flancs ou le capot avant – évoque l’A110 originelle, sans jamais tomber dans le pastiche. C’est du néo-rétro subtil, parfaitement exécuté, et qui n’a pas pris une ride depuis sa sortie il y a maintenant plus de sept ans. Compacte, élancée, moderne: l’A110 GT coche toutes les cases du design réussi, et c’est bienvenu dans un paysage automobile où les fautes de goût semblent être de plus en plus nombreuses.

Intérieur : fonctionnel… mais perfectible

À bord, l’expérience est un peu plus nuancée. L’habitacle est spacieux au regard du gabarit, et l’ambiance est franchement sportive : assise basse, sièges baquets (plus confortables dans cette version GT), inserts effet carbone, grandes palettes métalliques solidaires de la colonne de direction. Mais la qualité des matériaux et des assemblages reste en retrait. Certains plastiques sont indignes d’une voiture à ce niveau de prix, et certains éléments comme l’écran central – daté tant dans son interface que sa réactivité – trahit le positionnement économique de l’ensemble. A titre de comparaison, une Renault 5 (ou Alpine A290) fait mieux dans ces trois domaines (matériaux, assemblages et connectivité). Alpine assume ce choix, préférant investir dans la dynamique que dans la cosmétique pour proposer une voiture de sport à un tarif accessible. Néanmoins, à tarif équivalent, une Porsche 718 d’entrée de gamme offre une finition autrement plus soignée, cet argument ne nous a donc pas vraiment convaincus.

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Conduite : une leçon de légèreté et de précision

Mais tout cela s’efface dès que l’on appuie sur le bouton de démarrage. Car l’Alpine A110 GT brille là où ça compte vraiment : sur la route. En mode Confort, la voiture surprend par sa souplesse. La suspension filtre remarquablement les irrégularités, et l’ensemble se prête sans peine à une conduite coulée, presque quotidienne.

Puis vient le moment d’activer le mode Sport, aussi en mode 100% séquentiel laissant le 4 cylindres se guider jusque dans la zone rouge. La direction se durcit, le moteur se réveille, la boîte double embrayage devient fulgurante. Et soudain, l’A110 GT se transforme. Le châssis, équilibré, met en valeur l’architecture moteur central-propulsion. La voiture cherche un peu le grip à l’avant, invitant à travailler au volant, tout en demeurant sécuritaire, et offre une motricité impressionnante à la réaccélération. Et lorsque le turbo se gave d’air, les 300 chevaux se déploient et rappellent que cette A110 en a sous la pédale. La sonorité rauque de l’échappement propose des envolées ponctuées de pétarades – réelles – comme on aime. L’ensemble procure une sensation de connexion rare avec la machine. Ici, pas de surpuissance inutile : la légèreté (1100kg) fait tout le travail. Dommage qu’elle ne soit pas proposée avec une boîte mécanique qui, pour les puristes, aurait été bienvenue.

Une presque perfection (9/10)

L’Alpine A110 est une véritable voitures de sport à l’ancienne. Légère, précise, vivante, elle donne une leçon de plaisir mécanique dans un segment trop souvent dominé par la fiche technique. Sa version GT permet d’ajouter un soupçon de confort sans rien sacrifier à la dynamique.

Mais à ce niveau de tarif, difficile d’ignorer la présentation intérieure en retrait et certains équipements à la traîne. Une mise à jour de l’infotainment et une montée en gamme de la qualité perçue suffiraient à en faire une référence incontestée.

En l’état, c’est une voiture de passionnés, faite par des passionnés – et ça, ça n’a pas de prix. Ou presque.

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