Après la très attendue – et attachante – Renault 5 E-Tech, voici sa grande sœur : la nouvelle Renault 4. Un hommage à la mythique 4L, repensée pour l’époque électrique. Originale, audacieuse, attachante… mais aussi frustrante à l’usage, surtout quand on quitte la ville.
Renault poursuit sa grande opération “renaissance électrique” : après avoir ressuscité la R5 avec un succès certain, et en attendant l’arrivée de la Twingo qui promet de bousculer le marché des voitures urbaines électriques, la marque s’attaque à un autre monument de son histoire, la 4L. Rebaptisée Renault 4 E-Tech, cette version moderne du best-seller populaire des années 60 revendique son héritage sans le copier. L’idée est claire : proposer une citadine électrique au look néo-rétro, fun et un brin décalée, dans la plus pure tradition du “French design”.
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Design : l’audace à la française
Difficile de rester indifférent face à cette Renault 4. Avec son allure de petit SUV urbain, ses volumes rebondis et ses détails nostalgiques, elle divise — mais ne laisse pas de marbre. Le clin d’œil à la 4L est évident : phares ronds, calandre verticale, capot plongeant, et même un toit en toile rétractable (en option). Globalement, la voiture dégage une vraie personnalité. Là où d’autres misent sur la rationalité, Renault ose un design attachant et original. En revanche, la peinture blanche n’est pas celle qui met sa silhouette le plus en valeur.

Un intérieur soigné, mais pas parfait
L’habitacle reprend l’esprit “pop” et coloré inauguré par la R5. La présentation est réussie, les matériaux de bonne facture, et l’ergonomie globale bien pensée. On sent le souci du détail, et cette fameuse touche française, à la fois chic et ludique. Il y a même un panier à pain en osier. Un clin d’œil amusant, peut-être un peu trop forcé.
Pourtant, quelques oublis agacent : pas de lampe de lecture ni de suspends à l’arrière, et une profusion de comodos et de commandes derrière le volant qui finit par dérouter. Le système multimédia, lui, est complet et fluide, et les aides à la conduite nombreuses, ce qui renforce l’expression de modernité.
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Sur la route : entre légèreté et limites
En ville, la 4 E-Tech s’en sort brillamment. Légère, agile, dotée d’un rayon de braquage étonnant, elle glisse dans la circulation avec aisance. Le confort est très correct, la direction douce, la visibilité bonne — un petit cocon où l’on se sent bien. La voiture se prête parfaitement aux trajets quotidiens, et sa personnalité joyeuse en fait une compagne attachante.
Mais dès qu’on s’éloigne du centre-ville, l’enthousiasme retombe. L’autonomie s’effondre sur route, la direction perd toute consistance, et les reprises manquent d’énergie. Notre modèle, dépourvu de recharge rapide, a transformé chaque arrêt en épreuve : bornes inexistantes, occupées ou incompatibles, stations hors service, applications récalcitrantes… Bref, la réalité du 100% électrique à grande échelle. Un aller-retour Sierre – Fribourg nous aura pris quatre heures – y compris avec deux arrêts recharge. C’est beaucoup trop. C’était notre premier essai longue durée d’une voiture électrique, et il a mis en évidence un constat clair : en dehors des grands centres urbains, la technologie et l’infrastructure n’est pas encore à la hauteur des promesses.


Attachante mais limitée (7/10)
La Renault 4 E-Tech est une voiture qui donne le sourire. Son design audacieux, son intérieur bien pensé et pretium et sa maniabilité en font une excellente citadine. Mais dès qu’on sort de la ville, les failles apparaissent : autonomie insuffisante, recharge laborieuse, direction imprécise.
En somme, c’est une bonne voiture pour la vie urbaine, fidèle à l’esprit simple et pratique de la 4L d’origine. Mais sur route, elle prouve surtout que la voiture électrique, malgré ses progrès, n’a pas encore atteint la maturité universelle qu’on lui promet – mais c’est un défaut commun à la plupart des auto branchées hélas. Pour l’instant, la R5 semble cependant plus convaincante.
Merci à Renault Suisse pour le prêt du véhicule






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