Avec la Cyberster, MG tente un pari audacieux : redonner ses lettres de noblesse au plaisir de conduite… sans moteur thermique. Élégante, bien finie, performante, cette décapotable 100% électrique veut prouver que l’émotion n’a pas besoin de ronronnements pour exister. Pari tenu ? Presque.

Lorsqu’un collectionneur croisé sur notre terrain d’essai nous a lancé d’un ton presque agacé : « Ça, ce n’est plus une MG… », on a compris. Avec la Cyberster, la marque sino-britannique ne cherche pas à flatter les amateurs de roadsters vintage, mais à s’imposer comme un acteur audacieux de la voiture plaisir électrique. Exit les petits cabriolets légers à l’ancienne, bienvenue à un engin moderne, musclé, à toit ouvrant électrique et transmission intégrale. Une rupture assumée, pour séduire une nouvelle génération de conducteurs qui n’ont pas connu les Morris Garages à moteur V8 Land Rover…

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De l’élégance et du muscle

Visuellement, la Cyberster fait tourner les têtes. Long capot, lignes tendues, galbes bien dessinés : la voiture affiche une silhouette élancée et dynamique, très contemporaine. L’avant séduit immédiatement, mais l’arrière, plus chargé, sera une question de goût. Mais la carte de l’agressivité sans tomber dans l’outrance est selon nous réussie, même si la poupe mériterait un peu moins d’angles.

Qualité et ambiance cockpit

À bord, la Cyberster soigne son effet. L’agencement centré sur le conducteur évoque l’univers du cockpit, avec un volant compact bien en main et une position de conduite basse et naturelle. Les matériaux sont de bonne facture, les assemblages sérieux, et l’espace à bord surprend pour un roadster : on trouve de vrais rangements et une habitabilité supérieure à la moyenne. Reste un bémol : l’interface des écrans manque de lisibilité et souffre de forts reflets. Ce n’est pas rédhibitoire, mais l’ergonomie aurait pu être plus soignée.

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La rigueur plutôt que la folie

Toit ouvert, la Cyberster se vit cheveux au vent. Et dès les premiers mètres, sa mécanique impressionne : les 510 chevaux répondent au doigt et à l’œil, les accélérations sont foudroyantes, et la motricité assurée par les quatre roues motrices inspire confiance.

En grimpant vers Gstaad, la MG montre son sérieux : châssis rigoureux, direction précise et communicante – ce qui n’est pas courant pour des autos électriques – comportement sain même à rythme soutenu. Oui, on peut s’amuser. Mais pourtant, il manque quelque chose. Cette part d’imprévisibilité, ce grain de folie mécanique que seuls les moteurs thermiques savent offrir. Peut-être la version propulsion comble-t-elle ce manque. Mais les 340ch de celle-ci semblent un peu justes pour pousser les presque 2 tonnes de l’engin. L’absence de bruit – hormis le souffle du vent – laisse aussi un vide.

Electrisante… mais pas pour tout le monde (8.5/10)

La MG Cyberster est une vraie réussite sur le plan du style, de la finition et même de l’agrément de conduite. C’est une voiture plaisante, rapide, moderne, bien pensée. Et elle prouve qu’une voiture électrique peut être amusante à conduire.

Mais l’émotion, elle, reste en retrait. Pas de frissons au lever de pied, pas de montée en régime sonore, pas de mécanique vivante. Pour ceux qui, comme nous, restent attachés au thermique, la Cyberster ne remplacera pas un roadster classique. Elle en propose une autre lecture, plus froide, plus propre, peut-être plus accessible.

Son tarif attractif et sa ligne séduisante sauront convaincre une nouvelle clientèle. Pour les puristes, le charme opère… à moitié.

Merci au Garage Ecoeur Automobiles pour le prêt du véhicule